Les Red Lions se sont inclinés en finale de la coupe du monde de hockey des U21 ce dimanche. Au terme d’un tournoi presque parfait, les hommes de Jeroen Baart viennent clore une année 2016 magistrale pour le hockey sur gazon belge, déjà marqué par l’argent aux Jeux Olympiques.
La montée en puissance du hockey sur gazon dans le paysage sportif belge ne s’est pas arrêtée cette année. Au contraire, le sport a gagné énormément de popularité suite aux Jeux Olympiques de Rio.
Il n’aura manqué que la dernière marche pour faire des hockeyeurs belges les héros du mois d’Août. La Belgique a découvert des mecs simples, sérieux et soudés. Elle a fait connaissance avec un collectif qui a soufflé un vent de fraîcheur sur le plat pays. Gauthier Boccard a fait partie de l’aventure, il a conscience d’avoir écrit une des plus belles pages du sport collectif au royaume du Roi Eddy Merckx. « C’était le moment le plus important de notre carrière, ça faisait un an qu’il n’y avait rien d’autre que le hockey dans notre vie, on a tout laissé de côté pour aller chercher une médaille à Rio.» L’argent aux J.O, tout sauf un hasard ? « On avait un groupe soudé, un collectif qui a pris le dessus sur les individualités, on savait se trouver partout sur le terrain » renchérit le défenseur des Waterloo Ducks. La médaille d’argent a révélé au peuple belge une génération dorée, qui ne s’est pas fixée de limite.
L’équipe nationale, c’est la partie immergée de l’iceberg. La fédération et les clubs travaillent en commun pour permettre au hockey sur gazon de devenir un des plus importants sports collectifs de Belgique. À quoi est due une progression aussi constante que spectaculaire ? « Le budget de la fédération a beaucoup augmenté » annonce Robert Maroye, ancien international belge et désormais directeur sportif au Royal Léopold Club d’Uccle. Des investissements en hausse selon une volonté du président de la fédération Marc Coudron. « Ça a permis au staff de s’améliorer et de perfectionner les techniques d’entrainement. En plus de ça, contrairement au football, les joueurs sont très fiers de porter le maillot de l’équipe nationale » lance Robert Maroye, un brin satirique.
Les jeunes à la base du projet
En dix ans, le nombre d’affiliés à la fédération a doublé. Au Léopold à Uccle, 1000 membres composent le club. De nombreux jeunes s’y entrainent et imitent leurs aînés avec un rêve : participer aux Jeux Olympiques et revenir en Belgique une breloque autour du cou. « On se sent même obligé de refuser l’inscription de certains jeunes parce que les effectifs sont déjà complets- rajoute le directeur sportif du club d’Uccle. C’est extraordinaire de former des jeunes motivés. Ils progressent à un rythme impressionnant car ils font tous des sacrifices. Ils savent qu’ils seront peut-être les successeurs de nos médaillés de Rio. » Former les jeunes, c’est le fer de lance de la fédération et des clubs de haut-niveau. Pour Robert Maroye, « il faut toujours avoir à l’esprit que la formation, c’est comme une pyramide. La base doit être solide pour que le sommet puisse tutoyer les cieux. » « Les plus jeunes ne doivent pas perdre d’esprit qu’on s’entraine 30 heures par semaine pour préparer une compétition comme les Jeux Olympiques » explique Gauthier Boccard.
Les médaillés de Rio ont mis la barre très haute cette année. Ils ont donné des idées aux U21 qui les ont imités avec brio en Inde pour décrocher l’argent à la coupe du monde. La relève est assurée. 2016 accouche d’un bilan phénoménal pour le hockey sur gazon belge. D’une renommée grandissante, le sport a séduit des milliers de téléspectateurs cet été. Le beau parcours des juniors confirme les progrès des différentes équipes nationales dans les grandes compétitions.
À ce rythme-là, que faut-il espérer pour 2017 ?
« L’objectif, c’est d’essayer de faire aussi bien que cette année, c’est-à-dire aller chercher une médaille dans les compétitions internationales – résume l’arrière des Waterloo Ducks – on en est capable mais il y a encore du pain sur la planche ». Les Red Lions ne pourront plus compter en 2017 sur l’effet de surprise. Tout le travail effectué par les entraineurs, la fédération doit maintenant se confirmer par une performance d’envergure à la prochaine coupe du monde. Avec en ligne de mire la dernière marche à monter pour mettre la Belgique sur le toit du monde.
Antoine Pontrandolfi
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